Les Rois :

Chaque année, au mois de janvier, LA CAPOULIERO réunit ses membres pour tirer les rois et déguster la fameuse galette traditionnelle.
Cette soirée associative, amicale et conviviale, est l’occasion pour chaque atelier de l’association, d’animer la soirée :

  • Danses par les plus jeunes et par le ballet folklorique.
  • Chants populaires.
  • La soirée s’achève par un baléti endiablé.

 

Les Fêtes de Carnaval :

Le Carnaval est considéré comme un véritable phénomène de société. Son histoire à travers les siècles, les formes qui sont les siennes selon les lieux et les époques et ce qu’il représente méritent, aujourd’hui encore, que l’on s’y intéresse.
Carnaval s’inscrit dans le cycle des saisons. Longtemps, il a fonctionné comme fête de fin d’année ou de changement d’année. (cf Leroy Ladurie « Le carnaval de Romans »).

Le cycle de carnaval s’amorce dès l’épiphanie jusqu’au Carême, période calendaire de 40 jours. C’est l’occasion de farandoles, mascarades et charivaris. Les principaux acteurs de ces folles journées sont les jeunes gens.

« Ils allaient sur les chemins publics, particulièrement à celui du cimetière. Ils s’habillaient tantôt de blanc, tantôt de noir, tenant un cierge à la main pour donner frayeur à ceux qui passaient… Ils trainaient le linge dans la boue, entouraient les lessiveuses (lavandières), jetaient par terre les bancs des places publiques, suspendaient, aux marteaux de la porte du maire, des sachets d’ordures et, à la porte du curé, des rats morts. »  Lettre du maire de Pertuis au Sous-Préfet d’Apt le 6 janvier 1808, archives départementales.

Carnaval s’affranchit de tous les rapports hiérarchiques, règles et tabous. Il fait table rase de toutes les barrières infranchissables que constituent la fortune, l’emploi, l’âge et la situation sociale.
Véritable héritier des saturnales romaines qui voyaient pendant quelques jours les esclaves commander à leur maître, Carnaval incarne la joie de vivre, de danser, la gourmandise et la luxure. Toutes ces pratiques pour se préserver des intempéries, des maladies de toute nature, pour que la terre, comme la femme, soit féconde. (cf Leroy Ladurie « Le carnaval de Romans« )

Par temps de pleine lune, on peut apercevoir les âmes des animaux et celles des morts, déguisées et masquées, qui circulent autour des vivants. Souffle revivifiant, repris par la danse des Bouffets, chassant les miasmes de l’année morte.
Il est important de bien accueillir les masques. Le masque gomme les contours de notre réalité par une autre réincarnation, nie les idées et les jugements « normaux », instaure le domaine du relatif où rien n’est fixé ou défini à l’avance.
Il n’est pas certain que Carnaval soit toujours pris dans cette acception. Dès qu’il exprime une fête collective, il entraine inévitablement des conflits sociaux : carnaval contre carême, été contre hiver, marié contre non marié.

Le but de Carnaval« C’est d’assurer la bonne marche de la société locale » (cf Julie Caro Baroja, le Carnaval)

mais dans les limites acceptables, définies par ceux qui détiennent le pouvoir.

« Les individus masqués ne doivent pas entrer dans les maisons sans s’être fait connaître, ni adresser de mauvais propos aux personnes non masquées. Aucune réunion de masques ne peut avoir lieu sans que la police en soit informée.Et tout individu sommé, par l’autorité, de se faire connaître doit s’y conformer sur le champ… » Police de la ville de Bollène, 12 Août 1828, archives départementales, article 30

Mauvais goût, grossièreté…

Carnaval échappe à l’analyse sociologique.
Profitant de la brèche que Carnaval pratique dans l’idéologie officielle, la langue dominée, en l’occurrence la langue d’Oc (en Provence, le provençal), interdite de la vie publique depuis L’édit de Villers Cotteret de 1539, envahit l’expression de la fête.

Ce n’est pas seulement la farandole qu’interdira l’autorité, car l’expression par excellence du Carnaval est celle du rythme. La danse permet d’exprimer avec son corps une identité, une spécificité.
« Les farandoles ainsi que les bals publics sont défendus jusqu’à ce qu’il en soit autrement » Arrété du maire de Cheval Blanc, 18 Août 1829, arch départ

Seront aussi interdites les danses « dei Fieloue », danse de nuit dont les figurants vêtus de blanc, tiennent des quenouilles de papier, « Lei Bouffets » autre danse où l’on troque la quenouille contre un soufflet. N’oublions pas la « Mauresque » et la « Danse des Épées », deux danses endiablées.

« Virilité, fertilité, purification, lutte des classes se déroulent au son du tambourin et du galoubet. » Vovelle : « Les métamorphoses de la fête en Provence »

 

 

La Saint Marc

Saint Marc est le « Patron » des vignerons. Depuis plus de 10 ans, LA CAPOULIERO est invitée par la confrérie des vignerons de Villeneuve-lez-Avignon à fêter la vigne nouvelle.
Cette tradition séculaire se déroule le dernier week-end du mois d’avril. Le samedi soir, les vignerons déterrent un vieux cep qu’ils décorent pour le lendemain. Le dimanche matin, la souche enrubannée est promenée dans le village, puis bénie par les autorités religieuses. La danse de « La Souco » est exécutée 3 fois : sur le parvis de l’église, puis sur les places du village. Les danseurs exécutent un branle en chaîne en criant VIVO LA SOUCO, VIVO LOU MAIÒU, entrecoupé d’un chant des Grâces de Saint Marc, curieuse association de français, de provençal et de grec.
Après un après-midi festif (dégustation de vins, chants, musiques et danses de Provence par LA CAPOULIERO), la soirée se poursuit par la Promenade de la Souche et se termine devant un bûcher dans lequel est jeté le cep. Enflammé, il est maintenu en l’air au bout de deux fourcau par deux prieurs de la Confrérie… La chaîne des danseurs passe sous le cep enflammé dans une immense farandole réunissant toute la population.

Lucien DURAND, Président fondateur de La Capouliero et Alain JOURDAN, directeur du ballet folklorique ont été intronisés par la confrérie, tant La Capouliero a marqué son attachement à cette tradition.

 

Feux de la Saint Jean

Il était d’usage en Provence d’organiser des réjouissances pour célébrer la venue de l’été. On s’apprêtait à fêter la Saint-Jean qui coïncide avec le solstice d’été et personnalise cette belle saison.
Ces réjouissances s’organisaient principalement autour de grands feux pétillants, réminiscence du culte du soleil qu’honoraient les peuples primitifs.
Pendant tout le mois de juin, on réalisait alors de grands bûchers qu’on enflammait et autour desquels on dansait gaiement. Mais, seul celui qu’on faisait, dans la nuit du 23 au 24, comptait véritablement.
Plusieurs jours avant, les jeunes gens du village allaient de ferme en ferme pour réunir des fagots que chacun réservait pour la constitution du bûcher. A la nuit tombée, le curé ou plus souvent le maire y mettait le feu pour la plus grande joie des villageois, pendant que les cloches carillonnaient. Chaque habitant en faisait trois fois le tour avant que n’éclatent les « boites », chargées de poudre, qui déclenchaient le signal de danses et farandoles endiablées. Autour du feu, chacun laissait aller sa joie au son des galoubets, fifres et tambourins.

Lorsque le feu commençait à perdre de sa vivacité, les plus courageux des jeunes gens sautaient par dessus, ce qui leur valait beaucoup de prestige auprès des jeunes filles et leur assurait – paraît-il – le mariage dans l’année.
Lorsque le feu n’était plus que des braises, on y jetait des gousses d’ail qu’on laissait rôtir jusqu’au matin. On les recueillait alors pour les donner aux enfants afin de les prémunir de la fièvre, ou on les servait à table au déjeuner de la Saint Jean. Il était également d’usage de recueillir un peu de cendres que l’on plaçait dans l’armoire pour préserver le linge de la moisissure et des mites ainsi que la maison des incendies.

La Saint-Jean était aussi le signal du début des moissons en Provence et c’est la raison pour laquelle on offrait une des toutes premières gerbes de blé au magistrat de la commune.

Depuis sa création en 1962, LA CAPOULIERO renoue avec cette tradition. En prélude, les places de la ville sont animées par des groupes folkloriques locaux invités pour l’occasion… Les flambeaux allumés, un défilé se forme, suivi par la population. Magnifique procession de lumières serpentant dans la nuit et dont on ne peut distinguer la fin.
Tout le monde se réunit sur une place de la ville, au bord des quais de « la Venise Provençale ». C’est à Monsieur le Maire que revient l’honneur d’allumer le feu. Après que le brasier soit bien consumé, LA CAPOULIERO et ses invités reprennent des danses consacrées aux coutumes agraires.
C’est par une gigantesque farandole et des sauts de feu spectaculaires que s’achève cette soirée estivale.

 

Fête de la Saint Pierre

Martigues, ville où la pêche tient une place prépondérante, fête depuis toujours à la fin juin, Saint Pierre, le patron des pécheurs.
Il fut un temps où, sous la présidence de Monsieur le Maire, la fête se déroulait sur plusieurs jours. Tous les matins, sur les places publiques, petits et grands s’affrontaient dans les courses aux canards et aux cochons, au jeu de la marmite et de la ficelle, au mât de cocagne, au tir à la corde. On organisait également des concours de romances et de chansonnettes. L’après midi, c’étaient les courses d’ânes et courses dans le sac, les joutes sur le grand canal Saint Sébastien, le concours de boules cloutées à petits clous et non ferrées, le jeu de la quille et du toupinet. Le soir, la population était invitée au grand bal gratuit précédé du tir de salves.
Le dimanche, les tambourinaires donnaient une grande aubade devant la prud’homie, puis le Saint Pierre était promené par les  » targaire «  jusqu’à l’église de La Madeleine, suivi d’une foule immense. Après l’office religieux, l’Harmonie Martégale donnait un grand concert sur la place de l’Ile.
La fête se terminait souvent, la nuit, par un grand feu de joie.

Aujourd’hui, la municipalité perpétue la tradition. La fête commence par une messe en Provençal à l’église de La Madeleine ou quelquefois dans l’enceinte de la prud’homie. Elle est animée par les musiciens, chanteurs et chanteuses de La Capouliero. Ensuite, un cortège formé par les  » targaire  » portant le Saint Pierre, des Prud’hommes en tenue, des pêcheurs, de nombreux groupes musicaux et folkloriques, se déploient dans les trois quartiers de la ville.
En fin d’après-midi, un défilé de bateaux pavoisés part des quais du Grand canal pour aller sur l’étang de Berre. Le jet d’une gerbe honore la mémoire des pêcheurs morts en mer.
La fête se termine par un spectacle nocturne.

 

 

NOËL EN PROVENCE

Noël est, en Provence, la fête par excellence. Il n’en est pas de plus populaire ni de plus joyeuse. Autour de cette solennité chrétienne et du cycle de fêtes qui s’y rattachent, se groupent les usages les plus nombreux et les plus originaux : la plupart font corps dans l’esprit du peuple avec Noël-même et ont lieu les 24 et 25 décembre; plusieurs se rapportent aux jours suivants où l’église commémore Saint Etienne, les Saints Innocents, l’Epiphanie et la Chandeleur ; quelques-uns enfin ont trait à l’Avent. Le caractère commun à presque tous ces usages est un mélange plus ou moins accusé d’éléments profanes et sacrés.

  • COUTUMES PARTICULIÈRES PENDANT L’AVENT

Les aubades : D’après d’anciens récits de voyageurs, les jeunes gens du pays, sous la conduite de l’abbé de jeunesse, organisateur des jeux et réjouissances, jouaient des aubades devant les habitations des jeunes filles. Ces aubades se sont maintenues longtemps après la révolution. D’après Achard, qui écrivait sur les mœurs provençales en 1787 à Six Fours, les pères et mères des filles nubiles pratiquaient au mur de leur maison une niche où, la veille de Noël, ils mettaient un gâteau nommé fougasso, une bouteille de vin et une cruche d’eau. Lorsqu’ils étaient couchés, les jeunes gens venaient, avec tambours et fifres, jouer des sérénades.

Le Blé de Sainte Barbe : Comme le veut la tradition, le 4 décembre, jour de la Sainte Barbe, on sème du blé. Les grains de blé (ou les lentilles) sont posés sur du coton imbibé d’eau. Si le 25 décembre, le grain a germé, la moisson sera bonne et, avec elle, l’année à venir. Dans le cas contraire, l’année à venir sera difficile…

  • EN PROVENCE IL N’Y A PAS DE NOËL SANS CRECHE

On a maintes fois chanté et poétisé la crèche provençale et ses types populaires devenus le cadre pittoresque de la scène évangélique. Une trouvaille naïve sortie du tréfonds de l’âme d’un peuple croyant ! Quel anachronisme, mais aussi quel trait de génie que d’avoir ainsi mêlé à la Nativité du Sauveur les faits quotidiens de la vie courante!
Les premières crèches d’église apparaissent au XVIIème siècle avec leurs figurines en bois sculpté. Au XVIIIème siècle les formes sont plus variées : statuettes habillées d’étoffe, boîtes vitrées des crèches familiales avec figurines en bois, en verre filé, en mastic, mie de pain, en cire, en terre cuite…C’est alors qu’apparaissent, à la suite des bergères, le chasseur, le pêcheur, le ravi, le capucin et déjà le tambourinaire.
A l’aube du XIXème siècle la crèche donne naissance à des personnages familiers. Les uns sont empruntés aux Noëls provençaux, les autres accourent de la rue, de leurs boutiques ou de leurs ateliers : le bohémien et l’aveugle, le rémouleur et le ramoneur, le meunier et le boulanger, la poissonnière et enfin le valet de ferme, le fameux Bartoumieù. Aujourd’hui, tous ces petits personnages se retrouvent sur les stands des très nombreuses foires aux santons très prisées en période de Noël.

  • LE « CACHO-FUE » ET LE GROS SOUPER

Le Cacho Fue : La veille de Noël, toute la famille est réunie autour du « Maître » des lieux ou du plus ancien. Une bûche d’arbre fruitier a été choisie pour l’occasion. Le Papet et le Pichot la portent solennellement. Ils la déposent respectueusement dans la cheminée, sur les braises encore chaudes. Le papet, prend alors un verre de vin cuit et prononce les paroles rituelles en Provençal : Alègre ! Alègre! Mi bèus enfant, Diéu nous alègre ! Emé calèndo tout bèn vèn… Diéu nous fague la grâci de veire l’an que vèn, e se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens!
Par trois fois de suite, il verse du vin sur la bûche qui « écrase le feu de l’année qui s’éteint et donne naissance au feu nouveau de l’année qui commence ». Toute la famille crie par trois fois : CACHO-FUE ! BOUTO FUE ! La bûche bénie, le feu flambant joyeusement, le premier rite accompli, on peut passer a table…

Le Gros Souper : Il est huit heures du soir, après avoir posé le Cacho-Fue, tout le monde passe à table pour le « gros souper ». Sur la table calendale, parée de trois belles nappes blanches, sont posées trois coupelles plantées de blé de la Sainte Barbe et trois bougies.
C’est avant tout un repas maigre… mais copieux. L’abondance de ce repas doit présager de l’année qui commence. On y mange la merlusso en raito, l’anguielo de l’estang fregido, li cacalaus a l’aigo sau, l’âpi a la pebrado, la carde…

Les treize desserts : Treize pour rappeler les convives de la cène… parmi eux : la poumpo à l’òli, lou rasin blanc, li quatre couvènt mendicant, li rasin se, la pasto de coudoun e confituro, les nougats noir et blanc, li poumo de paradis, les oranges, les dattes et les mandarines…

Tiré du recueil « Noël en Provence. Usages crèches santons Noëls Pastorales » de G Arnaud d’Agnel & Léopold Dor, aux éditions Jeanne Laffitte
×
×

Panier